jeudi 1 octobre 2020

Vivre : les affinités relatives

 

L'épouse de Jörg Fischer / Hans Holbein le Vieux / KHM / Bâle
 
La femme allait et venait, entre formules toutes faites et passages obligés, épandait des propos vains, dispersait son glucose à tout va. Regardant cette serial shoppeuse chercher à faire du chiffre avec du matériel humain, s'attirant des amitiés factices, recherchant des affections de façade, on se demandait quels fondamentaux besoins elle cherchait à combler. On visualisait un gouffre, un cratère immense. On ne pouvait s'empêcher d'imaginer la tristesse de ses couchers.


4 commentaires:

  1. Des femmes du style de celle que tu décris se sont assises dans mon cabinet de consultation au temps où je travaillais.
    Je confirme : leurs couchers étaient tristes, et bien souvent aussi le reste du temps…
    il faut y ajouter le dramatique d'une aisance matérielle permettant l'oisiveté, amenant l'entourage à affirmer « qu'elles n'avaient aucune raison de se plaindre »

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    1. Le vide et le manque : probablement ce qui différencie l'amabilité du glucose. C'est sucré, mais il n'y a aucune douceur...

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  2. Ce portrait comportemental aussi concis que saisissant m'inspire spontanément cette réflexion que je veux partager. Oui, ces personnes existent (femmes ou hommes) nous en rencontrons et c'est détestable, mais pas que. C'est triste et important de se demander pourquoi leurs nuits sont aussi tristes que leurs jours. Le vide, (c'est une suggestion) c'est une absence de modèle, qui n'est pas venu de la culture, de la famille, de rencontres ou de l'imaginaire. Sans cela, que nous serions-nous d'autre que des êtres cherchant la reconnaissance et l'amour avec des moyens limités par ce manque ?

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    1. A vrai dire, quand j'écris ce genre de billet, je suis purement dans l'esquisse. Je trace en quelques traits (ou mots) ce que je vois ou sens. Sans prétention analytique.
      Je ne connais pas suffisamment cette personne pour savoir ce qui motive sa manière d'être. Je ne sais rien de son enfance, de ses expériences marquantes.
      je connais juste son pédigrée social (âge, statut) et ce qu'elle veut bien montrer. Ici, ce qui m'a frappée, c'est que je ne ressentais rien d'authentique chez elle.
      Elle me semblait "pseudo". Ce qui en faisait un sujet intéressant. Est-ce qu'elle-même se vit comme vide ? Pas sûr. Elle fait peut-être "comme si" et ça lui suffit.
      Je ne sais pas si le vide provient d'un absence de modèle. Cela peut aussi provenir d'une absence de connexion à soi-même (à ses ressentis, à ses émotions). si bien qu'on se conforme à des rôles.
      Ce genre de personnage est intéressant dans la mesure où il nous confronte toujours à nous-mêmes. Et alors, ce sont nos réponses à leur comportement qui sont vraiment enrichissantes.

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