Cambia lo superficial
Cambia también lo profundo
Cambia el modo de pensar
Cambia todo en este mundo
Cambia el clima con los años
Cambia el pastor su rebaño
Y así como todo cambia
Que yo cambie no es extraño
Cambia el pastor su rebaño
Y así como todo cambia
Que yo cambie no es extraño
....
Ces derniers temps, en illustration sonore de deux émissions écoutées en podcast, j'ai entendu la chanson "Todo cambia" ("Tout change"). J'ai tendu l'oreille. La voix féminine intense, les paroles d'une poignante simplicité, la musique entraînante m'ont immobilisée l'espace d'un moment.
J'ai cru qu'une jeune et talentueuse chanteuse avait repris ce refrain latino-américain pour le remettre au goût du jour. Mais, vérification faite, non : c'était bien Mercedes Sosa, dite "La Negra", qui chantait, c'était bien sa version, que les programmateurs avaient choisi de proposer.
La chanson diffusée se trouve ICI. Elle a été composée en 1982, par Julio Numhauser, un des membres fondateurs du groupe chilien Quilapayùn, qui était alors réfugié en Suède. Elle parle de changements, les changements qui s'opèrent dans le monde et à l'intérieur de soi. Si elle a connu un tel succès au moment de sa création, c'est qu'elle évoquait pour des milliers de gens persécutés ou contraints à l'exil l'espoir de récupérer la démocratie et la liberté. La roue tourne, disait-elle en substance, elle continuera à tourner encore et encore, la seule chose qui ne changera pas, c'est la force du sentiment malgré l'éloignement.
Une chanson plus que jamais de circonstance, qui n'a pas été choisie par hasard. A l'écouter, quarante ans plus tard, on se dit qu'elle pourrait avoir été écrite aujourd'hui, en cette période où tout semble bouger avec une particulière intensité, impactant nos vies personnelles et nos structures sociales.
Regardant autour de soi, comment ne pas se sentir touché par cette chanson de courage et de détermination ? Cette affirmation d'ouverture face à l'inévitable, ce souffle de mélancolie pour ce qui se perd ? Ce chant où s'entremêlent l'intime et le sociétal ? Cette déclaration de solidarité et d'amour envers ce qui est lointain, mais reste proche grâce à d'indéfectibles liens ?
Ce qui est superficiel change
Ce qui est profond aussi
La mode de pensée change
Tout change en ce monde
Le climat change avec les années
Le berger change son troupeau
Et ainsi, comme tout change,
Il n'est pas étrange que je change aussi
Ce qui est profond aussi
La mode de pensée change
Tout change en ce monde
Le climat change avec les années
Le berger change son troupeau
Et ainsi, comme tout change,
Il n'est pas étrange que je change aussi
Intégralité de la traduction française : ICI
Jolie découverte que tu fais faire. Merci.
RépondreSupprimerLe changement est la dynamique du vivant.
Et puis cette phrase souvent entendue sous diverses formes : « finalement, rien ne change… » comme si changement et développement générait la peur nécessairement.
Peut-être parce que l'on ne perçoit pas ce que dit aussi la chanson :
« Mais mon amour ne change pas
Qu'importe la distance à laquelle je me trouve »
Nous avons besoin d'une permanence intérieure pour vivre le changement .
Oh oui, je suis d'accord, nous avons besoin d'une permanence intérieure pour vivre le changement avec sérénité, et pas comme une menace. Le changement est la dynamique du vivant, c'est tout à fait vrai, mais il faut être solide à l'intérieur de soi pour l'accepter et se laisser porter par lui, sans avoir l'impression d'être déporté où nous ne voulons pas. En fait, il y a coéxistence de deux contraires. Résister au changement est une inutile perte d'énergies. Et en même temps, pour l'accepter, il faut se sentir arrimé à qqch de fort et de puissant.
SupprimerLa métaphore de la nage me vient toujours à l'esprit : c'est quand on est sûr de savoir nager et faire face qu'on peut accepter les vagues et les courants (et jouer avec eux).
Dans le rouge
RépondreSupprimeril y a toujours cette part d'ombre
entre Amour et violence
Cette image provient d'une exposition de A. Kapoor, montrée au Grand-Palais en 2011, une espèce d'immense ballon rouge dans lequel on entrait et, dans cet univers rouge, on perdait le sens des réalités, c'était magique et impressionnant tout à la fois. Je m'étais mise à photographier en bougeant l'appareil pour rendre compte de cette magie en mouvement. C'était un très beau moment.
SupprimerTout change c'est vrai.
RépondreSupprimerUne chose immuable cependant, me semble-t-il, le pouvoir de la voix qui vous pénètre au plus profond de l'être. Celle de Mercedes Sosa (que je ne connaissais pas-Merci-) à l'instar de celle de Luz Casal ou de la très grande Maria Callas.....
Luz Casal. Maria Callas. Oh que ces chanteuses me parlent! La voix, oui, la voix exprime tant de choses, tant d'émotions et va toucher des cordes tellement sensibles en nous. C'est pour cela aussi que j'aime comparer différentes versions d'une chanson. Le texte et la musique ont beau être les mêmes : le résultat peut être totalement différent. Et ce phénomène est très impressionnant.
Supprimer