mardi 13 octobre 2020

Voyager : l'art de rompre

 


 La montagne aspirait à retrouver son intimité, délivrait ses derniers laisser-passer. Quelques soupirs glacés pour se quitter. Quelques flocons en guise d'ultime baiser. La montagne implorait : L'hiver arrive, l'hiver est là, et je suis lasse : laissez-moi. Les derniers vacanciers fuyaient vers d'hypothétiques attraits. Les ruisseaux se hâtaient de ruisseler, bondissant ça et là, juste pour ne pas mourir de froid. Le brouillard se hâtait d'envelopper cette altière beauté et le regard embrassait encore un peu, encore une fois les cimes qui se dérobaient... se dérobaient pour de longs mois...

4 commentaires:

  1. R.I.P. : requiescat in pace
    a-t-on envie d'écrire sur la photo… tout du moins jusqu'au printemps…
    j'aime bien ton texte : comme s'il fallait laisser la place, se retirer sur la pointe des pieds, lentement, et pourquoi pas peut-être quelque peu religieusement…
    Comme s'il fallait apprendre à laisser la place en nous à plus grand que nous.
    Nous qui pensons à tort être plus grands que tout !

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    1. Oui, c'est exactement ça : traverser les montagnes nous apprend à reconnaître ce qui est plus grand que nous. Cette année fut exceptionnelle : j'ai passé une dizaine de fois le col du Gd-St-Bernard, depuis sa réouverture jusqu'à sa fermeture qui devrait avoir lieu ces jours-ci. Au printemps, la montagne accueillait les premiers timides visiteurs et ce dimanche elle semblait vraiment épuisée par tous ces va-et-vient incessants, les cars, les voitures, les motos, les randonneurs.
      La montagne nous donne des leçons de sérénité, de courage, de force. Elle est vraiment imposante. Mais... comme tout un chacun, elle connaît des hivers, a besoin de se ressourcer, de se replier dans le silence. Oui, la montagne apporte de grands enseignements. C'est un privilège de la côtoyer. Belle soirée.

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  2. La Nature aura toujours le dernier mot
    et même si nous nous sentons les plus fort
    nous ne pourrons la vaincre qu'en lui obéissant

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    1. Je suis persuadée que la nature sera toujours la plus forte, elle saura toujours survivre, d'une manière ou d'une autre. Tandis que nous, pauvres humains, nous risquons fort d'être pris à nos propres pièges, et le premier d'entre tous c'est sans doute notre formidable arrogance... Bonne soirée.

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