Il y a des livres, on a soudain une boule dans la gorge quand on veut en raconter un simple extrait. On se lance, on résume une histoire - une histoire dans l'histoire - et voici que les mots ne peuvent pas sortir. On se surprend. On se retrouve à refouler des larmes qu'on ne soupçonnait pas. On les ravale tant bien que mal, on termine de raconter, on s'en sort avec une pirouette, et on réalise que ce livre, cette histoire dans le livre, étaient bien plus importants qu'on le pensait. On comprend que, quand on reprendra le fil du récit, il s'agira de se confronter à notre propre trame, à tous ces souvenirs de notre propre vie que la lecture a fait remonter. Que l'histoire du roman et notre histoire se sont rencontrées, se sont entremêlées et que le livre a ouvert une brèche avec laquelle il faudra composer.
Les livres qui ne font remonter aucun souvenir, aucune larme, aucune émotion sont des livres qui peuvent être plaisants, mais qui ne comptent pas, qu'on oubliera (à tel point qu'il nous arrivera de les racheter tellement on les aura oubliés).
J'aime beaucoup ton billet. C'est vrai, des livres ont inscrit leur empreinte en nous. Cela ne se remarque pas forcément tout de suite. Il faut l'occasion d'un relationnel pour que remontent des émotions les plus profondes, tellement enfouies parfois.
RépondreSupprimerOn rencontre un phénomène un peu comparable dans l'aide à la personne lorsqu'on relate dans quelque chose d'anodin ressurgit du lointain qui vient nous déborder.
ton commentaire me donne à réfléchir... les livres peuvent avoir une vertu thérapeutique, en faisant remonter des émotions, en nous ouvrant des portes restées fermées pendant longtemps... mais c'est à l'occasion d'un échange que cela se révèle, quand la parole prend le relais du ressenti ... merci pour cet éclairage, douce soirée à toi!
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