On a renseigné bien volontiers. On a salué (sans être forcément salué en retour). On a entendu dans les rues des exclamations incompréhensibles et des accents gutturaux. On a patienté quand une voiture hésitait longuement à bifurquer, se reprenait, puis finalement bifurquait. On a planté les freins quand un véhicule s'arrêtait brutalement pour photographier un joli crépuscule. On a ramassé quelques détritus qui trainaient. On est revenu plus tard dans la journée quand à dix heures certains produits laitiers étaient épuisés. On a attendu patiemment notre tour chez le boucher. On a rongé notre frein quand trois vélos tenaient absolument à rouler côte à côte sur la nationale, et quand des promeneurs trouvaient agréable de deviser au milieu de la chaussée. On est allé chercher plus loin quand il n'y avait plus de place où se parquer. On a accueilli, parce qu'on est aussi régulièrement accueilli ailleurs et qu'accueillir, c'est s'ouvrir, c'est donner, c'est faire place à ce qui est étranger.
Oui et à présent... à présent... on pose sur les rives silencieuses, rendues à leur faune soulagée, un regard rêveur et extasié.
Brume, reflets, rive , tout semble dans la ouate et tellement nimbé de ustère dans dans ta photo que dans tes écrits.
RépondreSupprimerMystère ?
RépondreSupprimerLes rives du lac en automne. La région habituellement touristique ayant doublé le nombre de ses estivants pour cause de Covid cette année. Le titre repris d'une chanson de Jean Ferrat " les touristes partis".
Le mystère étant dissipé, j'espère, je te souhaite une toute belle journée :)
J'ai souri d'aise à l'évocation de la chanson de Ferrat. J'ai la chance d'habiter une région qui n'a rien de touristique, mais qui recèle des trésors. Alors chut ! Parce que je ne supporterais pas ce genre d'invasion généralement irrespectueuse.
RépondreSupprimerJ'aime bien cette photo que j'interprète comme une percée bienfaisante, ou une tentative d'expulser l'indésirable.
En été, je me contente de regarder les rives de loin (même si nous avons notre plage secrète, avec accès à travers la cariçaie, qui comprend heureusement une zone naturelle protégée). Nous somme habitués ici à voir débouler le flot saisonnier. Mais... là, on a expérimenté la saturation et je crois que nos autorités ont été démunies (on a généreusement accordé la gratuité des places de parcage, des douches / WC, etc). Les Suisses ont suivi les consignes : évitez de sortir du pays et pour le coup campers, VW bus, vélos, motos sont arrivés (à se demander si ça ne favorisait pas certains clusters). J'ai eu une pensée émue pour les pauvres Vénitiens qui voient arriver dans leur sublime ville 8 millions de touristes par année. Une occasion aussi de réfléchir sur l'attention que l'on peut porter quand on visite hors de chez soi : savoir-vivre élémentaire question bruit, parcage sauvage, etc. Les touristes déboulent souvent en autocentrés. Ils voient tout de leur point de vue. Bref, ce fut une opportunité pour moi d'apprendre à mieux voyager.
SupprimerPS : Ferrat, un indispensable!