vendredi 8 janvier 2021

Vivre : autodéfinition

 
La collection de l'archiduc Léopold-Guillaume à Bruxelles (détail) / David Teniers / KHM / Vienne
 
Je suis dérouté par la mêlée des vents ; La vague qui roule vient tantôt d’ici, et tantôt de là ; Nous cependant, au milieu des flots, nous sommes emportés avec notre noir vaisseau, ballottés violemment par la grande tempête ; L’eau, dans la sentine, couvre le pied du mât ; Toute la voile est déchirée ; Elle pend en grands lambeaux ; Et les câbles cèdent… // Alcée de Mytilène

 
De tous les gens rencontrés ou croisés ces derniers mois... il semble que ceux qui s'en sortent le mieux, jeunes, moins jeunes, ou carrément vieux, sont ceux qui sont parvenus à garder un cadre. Leur propre cadre. Qu'il soit horaire, ou mental ou encore comportemental, qu'il se le soient approprié au vu des circonstances ou qu'ils l'aient toujours possédé, ils avancent à leur rythme, suivent leur ligne et déroulent leurs projets personnels. Préservant des contacts, mais n'attendant pas de stimulis d'un groupe, de réponses des uns et de confirmations des autres, ils ne se retrouvent pas marris, désemparés, emmitouflés dans leur tristesse, voire leur désarroi. Ils ne se liquéfient pas dans l'attente d'un Godot qui n'arrive pas - lequel finira sans doute bien un jour par arriver, mais qui se laisse momentanément désirer - et vivent leur vie, malgré - ou avec - les donnes imposées. Structurés, souplement ancrés, ils vont leur chemin, parfois ballottés, ou agités par les vents, mais faisant face dignement.
Force de caractère ? Aptitude à l'autonomie ? Conscience de leur valeur, joie intérieure, foi en l'avenir ? Défiance vis-à-vis de toute forme de suivisme ou de conformisme ? Ils sont vivants, chacun à leur manière (ils l'étaient déjà en janvier de l'année dernière) et continuent à le rester.
 

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