dimanche 24 janvier 2021

Vivre : les choses qui finissent

 
 La musique / Edward Burne-Jones / The Ashmolean Museum / Oxford
 
C'est une loi naturelle, tellement naturelle qu'on ne la remarque même pas.Tant de choses commencent, tant de choses finissent. Comme dans un rondo, dont le refrain revient, dont les strophes changent et se renouvellent, que Couperin ne renierait pas, chaque nouveau jour entamé contient en lui mille possibles et, à peine commencé, se destine à être achevé. Il en va de même avec les relations, les objets les plus usuels, les habitudes les plus quotidiennes. Un jour, on se dit : tiens, ce rideau, je n'ai plus envie qu'il soit là. Un jour, on regarde une personne amie en pensant : et dire que je l'estimais et lui trouvais tant de qualités. Un jour, on n'a plus envie d'endosser un cardigan qu'on avait pourtant porté à longueur d'années.
On laisse encore quelque temps le rideau dans sa salle de bain. On voit encore la personne amie, mais on la voit de moins en moins. On enfile encore le lainage et puis un jour, au lieu de le ranger dans l'armoire, on le pose au fond du sac pour le magasin qui donne des coups de pouce.
Les choses finissent sans discontinuer, les choses finissent souvent en douceur, sans se casser, elles s'effilochent et, dans le fond, à quoi bon tenter de rafistoler ce qui est destiné à se terminer ?


2 commentaires:

  1. Garder à l'esprit que tout est impermanence et que nous n'y pourrons rien changer...

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    1. J'ai failli ne pas te répondre, chère Françoise, car Blogger ne m'envoie plus de mails quand qqn poste un message. Oui, tout est impermanence, et quelle souffrance de se crisper sur ce qui était! Belle soirée.

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