mercredi 20 janvier 2021

Vivre : sous cloche

 
Famiglia Valmarana (Isotta et Penelope?) / Giovanni Antonio Fasolo /Palazzo Chiericati / Vicenza
 
Petite fille trop entourée, chérie, préservée, elle n'aspire qu'à recevoir, se ménager, rester autocentrée.
Petite fille gâtée, elle redoute les avanies, les évite tant et si bien qu'évitant elle finit par esquiver la vie. 
 
 

4 commentaires:

  1. Surprotéger un enfant ne favorise pas son développement et le maintient dans un état de dépendance, d’insécurité permanente, d’irresponsabilité nuisant à son estime de soi, à son autonomie, son empathie et sa personnalité.
    Chaque enfant doit être préparé à surmonter tous les écueils de sa vie future.
    Cela dit, cette petite fille est tout simplement magnifique!
    Ici, un vent tempétueux s’est levé soufflant, sifflant.
    Toute belle soirée.

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    1. Quand j'ai vu ce tableau à la pinacothèque de Vicence, j'en suis restée éblouie. Je l'adore, car chaque personnage est une personnalité en soi. j'y suis retournée l'été dernier exprès pour le revoir. Déception : me suis retrouvée devant une porte fermée...
      Quant à la surprotection, en effet, ce que vous dites est vrai. Il faut espérer que l'adulte ainsi ménagé sera épargné par la vie... ce qui n'arrive quasiment jamais. Alors, cela donne ces personnalités fragiles, qui se réfugient autant qu'elles le peuvent dans leur milieu privilégié, ou qui craquent sitôt que le milieu n'est plus là ou que les épreuves arrivent. Pourquoi en tant que parent surprotège-t-on ? Peut-être pour épargner à son enfant des douleurs ou des traumatismes que l'on a soi-même vécu... Malheureusement, le pouvoir des parents finit toujours par trouver ses limites...
      Très belle et lumineuse soirée, Ghislaine.

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  2. Sous cloche. A part le fait que cette peinture est une œuvre vraiment magnifique, je m’interroge sur un autre phénomène. Pas celui d’une personne, d’une fille en l’occurrence, mais de la manière dont la société, dans laquelle nous vivons, a développé « l’entre-deux ». Pas vraiment adulte, plus vraiment adolescent, cet entre-deux, où les jeunes n’ont pas encore les responsabilités et obligations de la « vraie vie » (celle qui va leur coller au corps durant des dizaines d’années), mais plus non plus la totale vie adolescente en marge des adultes. Cet entre-deux qui permet justement de refuser les engagements liés à la vie d’adulte, ne pas vouloir faire le saut ou ne pas pouvoir ? Par exemple vouloir rester universitaire, étudiant, en formation, aussi longtemps que possible et plus longtemps encore ? Comme disait Bourdieu : jouer sur les deux plans, celui de l’adolescence et celui de l’adulte.

    Cet entre-deux est aussi une conséquence de l’organisation sociale et de la réalité économique : trouver un appartement est difficile, rester chez maman-papa pas toujours agréable, vivre en coloc, pas simple non plus. Mais dans tout cela il y a tout de même un attrait, celui de ne pas devoir entrer dans le bain froid et souvent hostile des responsabilités professionnelles, de devoir se frotter aux hiérarchies des entreprises ou des administrations (que l’on soit cadre ou pas). Ce n’est pas simple non plus de vivre toujours sous cloche. D’autant plus que le réveil pour certains peut être difficile avec des dettes pour études à rembourser durant les années à venir....

    Donc oui, il faut essayer de suivre nos enfants et adolescents – pour autant que cela soit possible en tenant compte de nos propres pressions quotidiennes – afin de les rendre indépendants si possible autonomes et capables de prendre des décisions et leur permettre de ne pas jouer à la tortue au moindre obstacle.

    Gaspard

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    1. Entrer dans le monde adulte peut faire peur et notre rôle de parents, loin de s'achever au moment de la majorité légale, continue effectivement, bien plus loin. Nous devons être là pour nos jeunes "adultes", admettre qu'ils en savent plus que nous question réseaux et technologies, et qu'en même temps ils ont besoin d'être rassurés, assurés de notre présence, notre soutien et parfois, pas trop, de nos conseils.
      Entrer dans le monde adulte peut être terrifiant et certains voudraient ne jamais y entrer vraiment, un pied dehors, un pied dedans. Mais comme nous ne serons pas toujours là, il s'agit de les accompagner vers un maximum d'autonomie, en les assurant de notre amour, mais en les poussant à déployer leurs ailes. Difficile, difficile métier de parents...

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