L'émotion / Jean-Alexandre Pézieux / Mba / Lyon
La femme à peine ironique a dit : "je m'aime...si tu me like"
Ces mots, échos d'un amour de soi fragile, volatile,
jadis réservés aux relations amoureuses (ou familiales) tortueuses
jadis réservés aux relations amoureuses (ou familiales) tortueuses
les voici dirigés vers des inconnus sans réelle substance
à qui on délègue aveuglément notre propre importance.
à qui on délègue aveuglément notre propre importance.
Ce billet, pourrait être une des conséquences
RépondreSupprimerde ce que tu écrivais dans ton le billet précédent.
Pour tous ceux qui n’ont pas trouvé leur place,
qui n’ont pas été préféré, dans le monde réel
alors peut être cherchent ils a trouver leur place
à se sentir préféré dans l’univers virtuel
:-)
ah Pascal ! Tu maîtrises l'art de poser des questions subtiles! (j'ai trois heures, Monsieur, pour répondre ? :)
RépondreSupprimerTout être humain est un "animal" social. A savoir qu'il dépend du regard et de la reconnaissance des autres. Cela lui sert à trouver sa place (dans un groupe, dans une société).
Toutefois, il semble nécessaire que cette dépendance devienne relative au fur et à mesure qu'il se forme en tant qu'individu (par exemple, le bébé est totalement dépendant de sa mère et, bien des années plus tard, un adulte devrait pouvoir définir ses opinions et positions indépendamment de celles d'autrui, pour pouvoir exercer son libre-arbitre). Donc, nous sommes interdépendants, mais il est souhaitable que notre valeur ne soit pas uniquement définie par les autres. Nous devrions cultiver l'amour et l'estime de nous-mêmes, à la fois pour acquérir notre personnalité et garder une stabilité à travers les hauts et les bas de l'existence, et à la fois pour définir nos propres jugements (de valeur ou autres).
Ce qui peut être problématique, avec les réseaux sociaux, c'est qu'on cherche à établir des relations qui risquent d'être plus fragiles (privées de tous riches signaux de la communication non-verbale, tels que le regard, la gestuelle, les signes, elles laissent plus de place à l'interprétation et je dirais presque : à l'invention de l'autre). Plus on avance dans cette relation virtuelle, plus on obtient d'informations sur l'autre, plus la relation a de chances de devenir solide et fiable, parce que la place pour "inventer" se réduit au fur et à mesure. C'était le cas autrefois pour les relations épistolaires, qui pouvaient donner lieu à de très belles amitiés.
Le problème que je soulève avec ce billet, c'est quand nous déléguons l'évaluation de notre valeur à des inconnus et que leur avis devient plus important pour nous que ce que nous pouvons penser de nous-mêmes. Et là, je pense que le phénomène est particulièrement problématique pour les adolescents, qui peuvent terriblement souffrir (parfois jusqu'au désespoir et au suicide) de "like" distribués sur des bases totalement aléatoires. Comparaison n'est pas raison. Mais va expliquer ça à un ado un peu mal dans sa peau qui se voit moins "liké" que d'autres dans sa classe.
Voilà pourquoi il me semble qu'en amont, l'important, c'est de cultiver l'amour de soi. Attention : pas de l'égoïsme. Non : un narcissime sain, comme le prône Fabrice Midal dans son dernier (?) livre. S'aimer d'un amour sincère et sans concessions (on est bien placé pour connaître nos défauts, mais ne négligeons pas nos qualités) est peut-être la meilleure manière de faire face, dans la vie réelle comme dans la vie virtuelle, à tous les regards que nous recevons et d'en faire bon usage (c'est-à-dire ne pas en être trop dépendants).
Oulà, je vois que ma réponse devient très longue. J'arrête ici. Merci encore de ce précieux commentaire. Profite bien de ton WE et passe une très belle soirée.
Merci à Pascal pour le grand intérêt de sa question.
RépondreSupprimerMerci à Dad pour la pertinence de son « exposé – réponse »
merci à Internet pour ses formes nouvelles des relations épistolaires qui sont évoquées.
Merci à toi pour ce bilan concis et ces remerciements subtils. Beau vendredi!
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