Strié de mauves, de gris souris et de gris taupe, de bleus pâles et d'ors vénitiens, de roses timides et de saumons hardis, ennobli par une lumière ocre surgie d'on ne sait où, soutenu par la candeur inouïe de nuages nullement pressés, vaguement dévergondés, recevant du vent blanc des touches d'ocre et d'argent entremêlées, le ciel jouait de sa force d'attraction avec dextérité.
Puis, soudain, au retour de balade, tandis que huit heures sonnaient au clocher et que je courais à ma table pour attraper mon LG, nous croyant sans doute indifférents à son indéniable séduction, il s'est balayé, s'est dégagé, retrouvant des allures de ciel sage et bien rangé. Comme si de rien n'était. Souvent, ici, ciel varie, bien folle qui s'y fie.
Pour les photographes, un ciel bleu sans nuages est synonyme de "déprime". Les nuages apportent de la consistance, du relief aux photos. Depuis quelques jours, je traque le moindre nuage et je peux te dire que le ciel en est très avare par ici. Alors j'ai l'impression que les photos sont plates, surtout avec le grand-angle! Par contre, le vent souffle en rafales comme pour nous narguer. Allez, je prépare mes bâtons er mes chaussures poussiéreuses et je vais grimper dans les cailloux et le sable. Bises!
RépondreSupprimerC'est sur : le ciel tout bleu est une version minimale - et un peu ennuyeuse - des fantastiques capacités expressives du ciel. Avant, je pensais que c'était le soir, au coucher, ou pendant les orages qu'il était le plus expressif. Mais depuis qu'on se balade à l'aube avec P. je découvre l'extraordinaire puissance de ses effets nuancés. Toute une gamme de couleurs pastel qui se succèdent à la vitesse de l'éclair. Dommage : c'est généralement l'heure où l'on est trop occupé pour l'observer.
SupprimerLe vent... le vent peut être un ami, un bon compagnon. Mais il peut aussi se faire insistant, voire désagréable, avec ses rafales et son pouvoir d'opposition. Le vent nous apprend peut-être à faire face, et peut-être aussi à négocier face à la partie adverse ?
Belle nouvelle balade, sur tes gambettes reposées, passe une palpitante journée!
Le lac,
RépondreSupprimerperdu dans ses pensées nuageuses,
ne voit plus les Monts du Jura
qui veillent sur lui de sa blanche sagesse
Le vent parviendra t'il à lui faire retrouver ses esprits ?
:-)
La réponse est : oui. Le lac et le Jura se sont retrouvés et se prélassent tandis qu'un voilier blanc les effleure en toute innocence. Les nuages ont fait le pas et se retrouvent de l'autre côté du Jura. Les voici qui s'enhardissent, ils ont appelé des renforts et menacent de nous envahir avant le soir. Ici, c'est soit brouillard, opacité durant toute la journée, soit c'est tours et entourloupes entre ces trois lascars, qui s'amusent à déstabiliser le paysage. Je ne l'ai pas encore fait, mais j'aurais l'idée d'un marathon : rester du matin au soir immobile à observer tous ces jeux du glamour, de l'humour et du hasard. Belle après-midi, avec ou sans nuages, mais porteuse d'heureux paysages.
SupprimerComment ne pas avoir le cœur débordant d'émotion devant ce spectacle qu'offre généreusement Dame Nature
RépondreSupprimerAh Chinou, je suis certaine que le paysage te ravirait : je t'imagine ici, en train de peindre son portrait - ou plutôt : ses portraits à longueur de journée. Oui. Dame Nature est inégalable : la plus inventive et la plus créative. Belle et luxuriante journée!
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